L’importance de la bande passante à l’internationale en Tunisie
A paraître quelque part.
Par Mohamed Louadi, PhD
Maître-assistant, Institut Supérieur de Gestion de Tunis
L’évolution des
technologies de l’Internet et l’importance grandissante de l’intégration de
l’économie nationale à l’économie globale se rencontrent aujourd’hui dans une
notion quasiment méconnue du citoyen il y à peine quelques années : la
bande passante, et plus particulièrement la bande passante à l’international.
L’importance de ce
cordon au reste du monde est telle que le rapport de la Conférence
des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), n’hésita pas à insérer la remarque
suivante dans son rapport
sur le commerce électronique et le développement: « En matière de transactions
entre entreprises et particuliers, les abonnés aux services à large bande sont
plus susceptibles de se livrer au commerce électronique et représentent donc une
part du trafic et des dépenses en ligne en forte progression»#1..
La toute récente
conférence organisée à Tunis par l’ABPT en collaboration avec l’ambassade des
États-Unis d’Amérique avait fait ressortir que la bande passante à
l’international était réellement le talon d’Achille de la Tunisie en matière de
commerce électronique et davantage encore pour l’export. En effet, avec 155
Mbps, la Tunisie paraît très loin derrière les pays qui la concurrencent sur le
marché européen. Cela nous mène à la nécessité d’augmenter significativement la
capacité de cette bande.
Ce que l’on ne
sait pas c’est la manière dont la capacité existante est actuellement utilisée
et dans quelle mesure nos entreprises exportatrices utilisent ce qui existe. Car
compte tenu des coûts à engager, l’on serait en droit de se demander comment
justifier une telle augmentation. Outre les comparaisons internationales et les
ratios, a-t-on déterminé d’une manière analytique que la capacité actuelle est
effectivement utilisée et qu’elle ralentit ou décourage les efforts à
l’exportation? En d’autres termes c’est la sempiternelle question de l’œuf et de
la poule ; doit-on augmenter la capacité en préparation à des besoins
futurs ou le faire pour répondre à un besoin existant?
Le rapport publié en février
2003 par le Arab Advisors Group#2.
portant neuf pays arabes#3.
révèle que la disponibilité d’une bande passante ne veut pas nécessairement dire
qu’elle est utilisée ni qu’elle l’est d’une manière efficace (en termes de
moyennes, ce qui exclut les montées en charge). En fait, le rapport identifie
plusieurs cas où la capacité n’est pas utilisée entièrement.
La capacité de la bande passante est faible mais il nous manque une appréciation des besoins réels de l’économie tunisienne en termes de connectivité.
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Lien établi entre la
capacité de la bande passante internationale et le commerce extérieur pour
quelques pays (Source : Serot, A., Rossotto, C.M. et Terrab, M.,
(2003). Middle East and
North Africa: Telecommunications for Export-Led Growth, Banque Mondiale,
10 décembre, http://info.worldbank.org/ict/WSIS/docs/comp_MENA.pdf, consulté le 1er juin 2004. A noter que
les données utilisées datent de 2000-2001. |
1. CNUCED (2003). Rapport sur le commerce électronique et le développement, 2003, Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, New York, Genève, NCTAD/SDTE/ECB/2003/1, www.unctad.org/ecommerce, consulté le 7 avril 2003.
2. Arab Advisors Group Regional Internet Bandwidth Indices for 2003: UAE and Qatar lead the pack, 4 février 2003, voir communiqué de presse sur http://www.arabadvisors.com/Pressers/presser-040203.htm
3. L’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, Oman, Qatar, l’Arabie Saoudite ; la Syrie et les EAU. La Tunisie n’y est malheureusement pas incluse.