Une conférence sur les investissements arabes tenue à Beyrouth

A paraître quelque part


Par Mohamed Louadi, PhD

Le secteur public est devenu un véritable fardeau dans les pays arabes. Tel était en substance le constat de Ali Zumaih, ancien ministre des Finances koweïtien et président de la Aref Investment Group à l’ouverture d’une conférence sur les services publics tenue à Beyrouth les 15 et 16 septembre. Selon lui, les services publics sucent le sang des trésors publics et il est grand temps que les pays arabes entament ou accélèrent leurs efforts de privatisation afin de se débarrasser de ces départements regorgeant de personnel et dirigés par les bureaucrates ajoutant que le secteur privé devait lui-même se réformer, augmenter sa participation dans la vie économique et ne plus se contenter de ne penser qu’aux profits à court-terme. 

Un bon nombre de pays arabes dépendent encore de l’expertise étrangère pour mener à bien certains projets de développement  sensibles et sont contraints de recourir au recrutement d’expatriés payés au prix fort ajoutant au fardeau des gouvernements. C’est pourquoi l’éducation revêt toute son importance afin que ces projets soient du ressort des enfants du pays.

Les cadres et experts arabes doivent désormais être capables de prendre le pas et d’assurer.

Plus pessimiste, Mervat Tellawy, secrétaire générale de la Economic and Social Commission for Western Asia (Escwa), déclara que la situation et les circonstances actuelles dans certains pays de la région ne sont pas propices aux investissements. Chiffres à l’appui, elle démontra que durant les deux décennies écoulées, les investissements dans le monde arabe avaient accusé une chute annuelle de 2%. La croissance des investissements chuta de 30% en 1983 à 16% en 2002 alors que les investissements arabes dans l’occident s’élèvent à 800 milliards de dollars.

Prenant le contre-pied, Fouad Siniora, ministre des Finances libanais, expliqua que les citoyens arabes sont plus rassurés lorsque c’est l’Etat qui gère les services publics mais ignorent que la qualité de ces services contribue à la croissance des déficits budgétaires.

Source : Daily Star, 17 septembre 2004.